Échanges entre militaires et partisans des stratégies non-violentes

Publié le 08/12/2020

L’IRNC poursuit ses échanges à l’École militaire avec les amiraux et généraux du cabinet d’analyse stratégique « La Vigie ».

Ces échanges ont été initiés en 2018 par l’amiral Jean Dufourcq (La Vigie) et Étienne Godinot (IRNC), à la suite de l’intérêt manifesté par Jean Dufourcq pour les analyses et propositions énoncées dans le texte d’Étienne Godinot, François Marchand et Jean-Marie Muller intitulé « Orientations pour une politique de sécurité et de paix au 21e siècle ».

La première rencontre en janvier 2018, moins consensuelle que les suivantes…, s’intitulait Sécurité de la France et paix du monde : la dissuasion nucléaire. Elle a permis de constater des divergences sérieuses d’analyse des protagonistes sur le thème de la dissuasion nucléaire, mais aussi des convergences, par exemple le regret que le sceptre nucléaire dont se saisit chaque nouveau Président de la République étouffe assez vite tout renouveau du débat sur la défense et sur la stratégie.

La deuxième rencontre en octobre 2018 portait sur la consistance, la pertinence et l’efficacité des interventions en zone de crise violente, et s’intitulait « Interventions extérieures et paix du monde – Les opérations extérieures et l’intervention civile de paix ». Elle a permis de préciser ce qui caractérise et distingue les OPEX et les missions d’intervention civile de paix, comment elles s’articulent entre elles et avec l’intervention humanitaire. Il serait utile de poursuivre cette première rencontre sur ce thème avec la présence de politiques et de diplomates.

La troisième rencontre s’est tenue en septembre 2019 sur le thème Violence débridée, contre-violence encadrée. Entrepreneurs de violence et forces d’ordre. Cette réunion sérieuse, animée et cordiale a, comme les précédentes, révélé la compatibilité des postures et des pratiques militaires, civiles et militantes, la convergence des analyses sur les racines de la violence et la disparité des moyens pour l’encadrer.

Au titre de ces points de vue partagés, la distinction entre violence et force est essentielle : la force établit un rapport d’intensité centré sur l’objet du conflit, qui conduit à la négociation et à la régulation alors que la violence vise les personnes, dégrade et à réduit par la blessure, le meurtre ou la destruction.

Quelques sujets ont été suggérés pour des rencontres à venir, notamment :

  • la place de l’ordre public dans la justice sociale et la bonne gouvernance politique ;
  • la place critique de la mémoire algérienne en France ;
  • la purge des sources de frustrations et de vengeances que comporte la mémoire historique des peuples et qui les poussent à l’action violente.